La Suisse fêtée par une foule massée le long de la Rade

Au fil des ans, la Rade du Pont est devenue l’endroit incontournable pour passer les festivités du 1er août. A tel point que cette année, il fallait jouer des coudes pour s’attribuer un espace libre le long des barrières surplombant les rives. La preuve d’une fête à la renommée grandissante.

Dès l’après-midi du 1er août, touristes et villageois flânent sur les Quais au Pont, profitant d’une route fermée au trafic pour déambuler en toute quiétude sous le soleil de la Vallée de Joux. Des habitués, rejoints parfois par des amis pour l’occasion, et des Vaudois, pour la plupart. «On aime fêter le 1er août à la sauce traditionnelle», décrit un hôte de passage, «alors le cor des alpes, le lancer de drapeau et l’accordéon, c’est exactement ce que l’on recherche».

A la sauce «traditionnelle»

Effectivement, au Pont, le programme est traditionnel. «C’est tout à fait intentionnel», relève Jämes Favre, président du comité d’organisation. «Notre envie, c’est d’offrir de l’émotion, de faire vibrer la fibre patriotique de nos concitoyens par des animations auxquelles ils puissent s’identifier».

Les festivités débutent en musique avec l’orchestre folklorique Pilichody, puis au son des cors des alpes de l’Echo des Chalets. Alors que les nombreuses guinguettes se rodent, servant churros, crêpes, malakoffs ou burgers, les gymnastes de la FSG Le Lieu offrent un show musclé en plein-air. Il faut attendre 20 heures pour voir déambuler le cortège emmené par la fanfare du Pont suivie des porte-drapeaux des villages des deux communes organisatrices et de délégués des autorités locales. La voiture-balai du cortège, un char de la Jeunesse des Charbonnières, relève le tableau d’une touche humoristique bienvenue, avec un Pégase très réussi et son indissociable «Caprice III», moins technologique que l’original.

Moment solennel

Après le défilé, un millier de personnes suit alors la partie officielle, qui se déroule devant l’estrade dressée au centre du village. Jämes Favre invite André Meylan, président du conseil communal de L’Abbaye à lire le pacte de 1291 avant de faire monter François Chappuis, invité d’honneur, à la tribune. Fort de 35 ans d’expérience au Département fédéral des Affaires Etrangères (DFAE), l’ex-ambassadeur a eu le temps de prendre la mesure de l’image que la Suisse transmet à l’étranger. Son discours, à la fois leçon de politique internationale et réflexion de bilan tirée de sa carrière, bien qu’intéressant, était peu rassembleur et n’a pas tenu la foule en haleine. Après le Cantique Suisse, l’allumage du feu sur le lac et surtout le magnifique feu d’artifice qui a suivi, toujours généreusement offerts par un mécène anonyme, a remis tout le monde d’accord: Le Pont, c’est «the place to be» Suisse.

 

Rébecca Reymond

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